INTRODUCTION
ARMAN, L’ÉTERNEL FÉMININ.
La figure féminine et l’utilisation du bronze chez Arman.
Au BIDONVILLE :
La maison de famille d’Arman est son lieu de travail lorsqu’il est en France.
« — La France est ma base culturelle ».
Lorsqu’il découvre New York dans les années 60, c’est un coup de foudre.
Mais il a toujours ressenti le besoin de venir se ressourcer à l’origine.
Né à Nice en 1928, où il grandit, ses parents achètent pour leur retraite un terrain sur les hauteurs de Vence.
Lorsqu’Arman se sépare d’Éliane, sa première épouse, il investit la propriété.
Dans les années 70, il fait construire la maison qui doit permettre le regroupement familial (3 enfants).
Et un atelier pour travailler.
La vocation du Bidonville a toujours été et jusqu’au bout dans son esprit, le lieu sur le sol français d’une fondation, afin de permettre les conditions à pérenniser son travail.
AINSI SOIT-IL.
Il existe une polémique ; deux sujets collent à la peau et l’œuvre d’Arman :
— La question des multiples, en particulier au regard du travail du bronze.
— Son rapport aux femmes et sa réputation : du multiple encore !
Bien peu de référents existent sur l’un et l’autre des sujets pour penser la question.
Il est temps de poser quelques fondements à une réflexion. Et ouvrir ainsi un travail de recherche afin de perpétuer, affiner, préciser tout autant l’œuvre que la personnalité de l’artiste.
Dans l’endroit du geste qui le révèle :
ACCUMULER.
La traversée de la question se propose comme une promenade au Bidonville.
Chaque détail du lieu permet de décliner une facette qui concerne l’œuvre et l’homme.
Tout concourt à faire apparaître Arman.
La possibilité d’y cheminer par l’outil numérique va permettre de circuler de la ballade en surface vers la profondeur. L’exigence à la rigueur scientifique peut ainsi s’y exprimer sans empêcher l’accès plus direct qui parle d’Arman.
Il savait penser son travail, sa manière de faire.
Il savait aussi en parler, se raconter.
Avec le Bidonville, il se donne à voir.
Les images pour dérouler le temps figurent un rythme pour attacher la géographie du lieu à l’histoire d’Arman. Les haltes dans le silence des œuvres sélectionnées dans la statuaire féminine devraient offrir quelques clés.
Tout autant sur le sujet de sa manière de créer que pour appréhender son art du savoir-faire.
Par ailleurs, ce pas-à-pas précisera cette période si décriée de l’ensemble de son travail.
Pour montrer la place entière, obligatoire qu’il s’agit bien de devoir considérer et de comptabiliser dans l’entièreté d’un regard sur son travail.
Les années, ici, recouvrent la décennie 1985-1995 qui est sa période d’exploration du travail sur le bronze.
Si la randonnée dans son lieu de vie, devrait donner corps au personnage, les arrêts sur image feront lieu d’exploration. Les liens à cliquer focusent l’acuité des attaches qui ont nourries sa manière de faire. Ceci tout autant pour ce qui concerne sa pratique du possible dessin préalable, que ses commentaires tout comme ses rituels autour de la réalisation dans l’atelier qui l’amènent quelquefois à cette touche finale toujours signifiante dans son travail : donner un titre.
Arman est toujours resté cohérent à ses gestes du début. Certains partis pris du monde de l’art l’ont condamné trop tôt, trop jeune. Non, il n’aurait pas dû mourir en 1970, il vaudra la peine de le suivre pour arriver en 2005…
Ce déroulé d’images vise à donner une temporalité entre la promenade chez lui et la fonction de la halte. Celle qui cherche à générer les meilleures conditions à laisser l’observateur faire son propre chemin à son gré. Des éléments d’information, au choix peuvent être sélectionnés au gré de l’envie d’en savoir plus de chacun :
— soit visuels (photos, vidéos d’archives)
— soit sonores (morceaux d’explications, musique, sons)
— soit textes
Pour cause de cette finalité :
« — DONNER À VOIR POUR DONNER À COMPRENDRE ».
C’était sa phrase.
Ce travail de recherche effectué sur la thématique de la figure féminine comme de l’utilisation du bronze mettra en lumière combien il est toujours resté en adéquation avec lui même. Qu’il s’agisse du chef-d’œuvre dont il aimait à dire que ce titre de noblesse tenait au fait d’être lu et reconnu par le plus grand nombre, au multiple décrié qui, peut-être, est à l’honneur chez celle ou celui qui aime Arman et est en train de lire, une considération doit être réajustée.
Dans un cas comme dans l’autre, Arman et sa démarche, s’il a signé, y figure tout entier.
Il n’y a rien à rejeter. Allons voir au plus prés, dans son secret des choses, ces objets métamorphosés pour nous offrir… Le monde.
Il est toujours resté littéral lorsqu’il voulait dire quelque chose.
Ce qui présuppose une condition préalable et obligatoire :
il doit bien y avoir quelqu’un qui donne à voir.
Mais aussi l’autre qui regarde.
Le musée ARMAN se veut fidèle.
Pour donner à voir.
Et que l’observateur y découvre l’appétit de chercher à comprendre.